Mercredi. Nous découvrons Ua- Pou dite « île cathédrale » qui dresse ses pics de basalte vers le ciel, ses douze sommets entourent la baie et le plus haut mesure 1232 mètres.
Nous débarquons dans le village, les uns partent pour une marche jusqu’à un joli point de vue pendant que nous admirons l’artisanat (l’île est particulièrement célèbre pour ses pierres fleuries) et allons à la rencontre de la population et plus particulièrement de Mr le Maire, toujours heureux de faire partager la vie et les légendes de son île.
Cet homme passionnant nous reçoit dans son bureau, et avec toute sa bonne humeur, nous explique les développements possibles pour l’avenir. Au sein même du bâtiment sont exposés les différents costumes de danse traditionnelle confectionnés et utilisés pour les festivals inter-îles qui sont régulièrement organisés.
En fin de matinée nous avons tous rendez-vous au restaurant « Chez Tata Rosalie » où nous attendent quelques danses et chants réalisés par la population de Ua-Pou. Un délicieux déjeuner y est servi rassemblant les mets traditionnels tels que la pieuvre, le poisson au lait de coco, la porc au miel… Un régal !
Et comme à l’habitude, l’accueil s’effectue avec des danses : Les femmes >> ici << puis les hommes >> là <<
Le déjeuner passé nous regagnons le bateau pour un saut de puce jusqu’à la prochaine escale sur cette même île : Hakahetau où sont déchargées des marchandises. La descente à terre se fait à l’aide des baleinières, ces barques qui servent tantôt au transport du fret tantôt au transport des passagers lorsque les conditions de mer ou d’accostage sont difficiles.
L’activité du fret est incroyable : Le débarquement des baleinières >> ici <<, l’embarquement du fret >> ici <<
Dans un même temps, les barges débarquent les passagers >> ici << .
Lors de la réunion d’information qui se tient comme chaque soir nous faisons connaissance du guide qui nous accompagnera presque jusqu’au retour : Didier. Après avoir voyagé plusieurs années en voilier,il s’est installé aux Marquises voici 12 ans et travaille aujourd’hui exclusivement comme guide. Passionné par la culture, l’histoire, les légendes… de ce chapelet d’îles il nous transmet son savoir avec élan tant lors de réunions d’information que sur le terrain.
Tôt ce matin du 20 décembre, l’Aranui décharge du frêt à Vaitahu et nous pouvons assister à la seconde conférence pendant que nous navigons vers Atuona, sur l’île de Hiva Oa. Cette île reste profondément marquée par le souvenir de Paul Gauguin puis de Jacques Brel. Les 2 artistes y ont passé quelques courtes années de vie avant d’y reposer pour l’éternité. Une fois à quai, nous goûtons à la simplicité des « truck », ces camions transformés en transport collectif, direction le cimetière, où les tombes de Brel et Gauguin dominent la baie.
Les « truck », sont encore les bus officiels des îles, mais plus pour longtemps, ici aussi on est rattrapé par la réglementation !
Les tombes des 2 célèbres personnages, dans le même cimetière, à quelques mètres l’une de l’autre.
Nous gagnons à pied le village, y retrouvons un peu d’artisanat, ainsi que les musées dédiés aux artistes – que nous visiterons l’après-midi- et filons en direction du restaurant « Hoa nui ». Seulement depuis plus de 24 heures un sale virus a pris d’assaut un grand nombre de passagers, pour beaucoup la nuit a été dure et Alexandre n’est pas oublié, les premiers signes font leur apparition. Il lui reste encore assez de courage pour visiter le musée de Gauguin, essentiellement des reproductions de ses toiles ainsi que la reconstitution de la Maison du Jouir, là où il a vécu.
Gauguin, triste dépravé, ne laissera pas un excellent souvenir aux Marquisiens. Ici une reconstitution de sa maison : « la Maison du Jouir », tout est dit !
Dans un vaste hangar se trouve l’avion Jojo, récemment restauré, qui pendant des années, à l’initiative de Jacques Brel, a rendu de nombreux services à la population de Hiva Oa. Le hall vibre au son des chansons de l’artiste, un homme engagé, aimé des Marquisiens.
Brel accoste ici en voilier. Il y restera, satisfait que personne ne le reconnaisse : enfin un havre de paix. Très vite il achète un avion, « Jojo », avec lequel il assurera de nombreuses missions gratuitement : transport des malades, du courrier, fret…
Il fera venir aussi des projecteurs de cinéma, une découverte pour les habitants.
Nous rejoignons bien vite le bateau maintenant, Alexandre, lui, ne se relèvera que le lendemain…
L’Aranui vient de livrer… Les cadeaux de Noël sont immédiatement proposés à la vente… Et dans quelques jours seront au pied du « sapin ».
Notre navigation nous amène à Fatu Hiva. Très peu développée touristiquement, cette petite île au sud-est de l’archipel nous accueille autour de la fabrication du tapa, une fibre végétale d’écorce de mûrier, de banian ou arbre à pain servant autrefois à la confection des vêtements et aujourd’hui de supports aux motifs de tatouages, sculptures… réalisés à l’encre.
La fabrication du tapa en live en 3 étapes : >> vidéo 1 << – >> vidéo 2 <<- >> vidéo 3 <<
Cette première démonstration est suivie de celle du « umu hei » ou bouquet végétal dont les femmes se parent les cheveux : menthe, basilic, santal, tiaré, ylang-ylang, ananas… autant de parfums envoûtants utilisés comme philtre d’amour…
A chaque île ses spécialités et son artisanat traditionnel, à Fatuiva, le tapa est bien sûr à l’honneur ainsi que la sculpture sur bois, de masques, tiki, récipients aux formes traditionnelles…
Cette journée est un peu exceptionnelle car une marche de 17 km est proposée au départ du village de Omoa jusqu’à rejoindre Hanavave, par la seule et unique « route » qui relie les deux villages, passant un col puis surplombant la magnifique Baie des Vierges où l’Aranui viendra mouiller quelques heures plus tard après avoir déchargé ses marchandises. Car ici, point aérodrome, l’île est uniquement ravitaillée par les goélettes, des navires de commerce.
Les enfants qui sont descendus avec moi rejoignent le bateau où ils déjeuneront avec Alexandre. Car il est temps pour les marcheurs de commencer l’ascension, le chemin extrêmement pentu n’ est presque pas ombragé, la chaleur y est écrasante. Plus ou moins 2 heures, selon les marcheurs, pour atteindre le point de rendez-vous du pique-nique, de fait un appétissant buffet chaud et froid dressé par une partie de l’équipage sous des abris. Nous sommes gâtés autant qu’impressionnés. Sitôt restaurés, il faut redescendre, plus long et surtout nettement plus aisé que la montée mais surtout spectaculaire… Nous demeurons béats d’admiration par la beauté des paysages…
Fourbus et heureux les premiers marcheurs atteignent le village où une démonstration de fabrication de monoi a lieu puis des danses traditionnelles. Le bateau est ancré dans la baie, Alexandre (requinqué) Servane et Arthur assistent aux présentations, quant à Maëlle, elle s’éclate toujours au Club, aux bons soins d’Etiaré son animatrice.
Les passagers regagnent le bord, le temps de se préparer pour profiter du magnifique coucher de soleil sur la Baie des Vierges, adossés au bastingage ou réunis autour d’une table en sirotant un cocktail.
Ici avec Christian et Sylvie, à gauche, résidents tahitiens et Claudine et Michel, à droite, des Réunionnais avec qui nous avons passé d’excellents moments.
Ce samedi 22 nous retournons sur Hiva Oa mais cette fois c’est au deuxième village de l’île, Puamau, 350 habitants, que les barges nous emmènent. En 4×4 nous grimpons jusqu’à découvrir les plus grands tiki du Pacifique (2,43m pour le plus haut) sur le site archéologique restauré en 1991. Didier, notre guide, nous transmet son savoir, l’histoire et les légendes de ces me’ae (temples où officiaient les prêtres de l’ancienne religion polynésienne) construits entre le XVème et le XVIème siècle.
Après la baignade dans les rouleaux de la plage de sable noir, c’est retour pour le déjeuner à bord. Et cette après-midi là, si le cargo fait une halte à Hanaiapa village fleuri habité par une centaine de retraités, nous préférons rester à bord, études obligent.
Voici maintenant 8 jours que nous avons posé nos valises dans les cabines du pont B. Arthur a sa bande de « potes », ils font leur vie autour (dans !) la piscine ou se retrouvent dans leur QG, la cabine A8… Servane se lie, encore timidement à Pauline, 16 ans, et elles nous gratifient régulièrement de leur présence à table. Maëlle a trouvé en Clémentine, 11 ans, une interlocutrice douce, attentionnée et patiente, elles vaquent le plus souvent ensemble. Aux côtés des résidents polynésiens, des métropolitains venus travailler dans l’enseignement, la fonction publique ou l’armée, nous découvrons d’autres aspects de la vie ici, et retrouvons bien souvent nos acolytes réunionnais, Michel et Claudine, ainsi que Hina et Harry au moment de passer à table. Complicités partagées.
Bonjour la famille Gérard,
Tout d’abord meilleurs vœux pour cette nouvelle année!
Nous espérons que vous vous portez bien, que le bras de Maëlle va mieux et que votre voyage se passe bien.
De notre côté, tout va bien pour l’instant. Nous avons quitté l’Asie un peu lassés après 4 mois et commençons à bien profiter de l’Australie.
Quand arrivez-vous en NZ? Par où? Peut être aurons-nous l’occasion de nous y croiser? A moins qu’on ne soit encore en Australie lorsque vous y arriverez… Nous serons à Sydney du 10 au 17/2 avant de nous envoler vers la NZ.
Sinon, nous commençons à nous pencher sur notre passage en Amérique du Sud et avons quelques conseils à vous demander: avez-vous de bonnes adresses de logement à nous transmettre sur l’île de Pâques? Qu’avez-vous vu ou fait en Patagonie? Avez-vous des coordonnées à nous communiquer pour se loger et bouger dans cette région? Avez-vous fait le nord de l’Argentine? Si oui, avec quel moyen de transport?
Merci d’avance pour votre aide.
Bien cordialement,
la famille Séchet
Envoyé de mon iPod