Welcome on board !
Ce samedi 15 décembre, c’est à bord de l’Aranui que nous embarquons, ce cargo-mixte permet l’exploration des îles Marquises, en Polynésie Française, lors d’une croisière de 14 jours. Long de 117 mètres pour 17,80 mètres de large, cette petite unité est, de fait, la seule à desservir les six îles habitées des Marquises : 3400 km en mer, une expérience authentique autant qu’originale.
L’arrière du cargo pour les passagers (200 personnes, 2 barge de débarquement) . L’avant pour le fret (2 000 tonnes – 2 grues, 3 chariots élévateurs, 2 barges et 2 baleinières)
Les traditionnelles danses d’accueil !
Nous quittons le port de Papeete sous la grisaille.
Nos cabines attribuées, la visite succincte du bateau achevée, l’accueil au son des musiques et des danses traditionnelles applaudi, il est temps de nous munir de nos gilets de sauvetage pour pratiquer l’exercice de sécurité à bord. Les visiteurs ont quitté le navire, nous voyons s’éloigner Tahiti, le cap est mis sur notre première escale, Fakarava. En début d’après-midi, la piscine se rempli d’enfants. 17h, nous gagnons le salon où aura lieu l’ensemble des présentations, celle d’aujourd’hui en particulier, menée par la responsable de croisière, Mila, va permettre de poser les bases de la vie à bord.
L’ambiance est détendue, et car les vacances (4 semaines) viennent de débuter en Polynésie, de nombreuses familles de résidents font le voyage. Arthur n’est pas long à trouver des copains, Maëlle, inscrite au Club, se sent pousser des ailes, Servane, malgré nos encouragements a encore bien du mal à quitter ses parents…
Entre installation, réunions et détente, la journée file vitesse grand V… Et le soleil se couche déjà sur ce qui sera une belle nuit en mer.
Tôt (7h15) ce dimanche matin nous débarquons sur l’île de Fakarava, plus large atoll dans l’archipel des Tuamotu, réputée pour ses perles et paradis des plongeurs.
De l’Aranui, ancré dans ce vaste lagon, nous descendons dans les barges pour aller jusqu’au quai. Artisanat et musiciens ensoleillent un peu plus encore notre escale. Pendant qu’Alexandre, Servane et Arthur partent profiter des fonds sous-marins, Maëlle et Stéphanie parcourent le village jusqu’à l’église catholique, aussi surprenante que superbe, profitant de la végétation et de l’extrême gentillesse de la population, souriante et bienveillante.
Nous gagnons nous aussi la plage pour un bain dans ces eaux bleues et calmes.
Une curiosité : les réverbères… Fakarava est la seule île à bénéficier de cette fantaisie et ceci date un peu… En effet, ils ont été installés pour la venue programmée de Jacques Chirac alors Président de la République. Jacques Chirac n’est jamais venu, l’éclairage public, lui, est resté !
Mais cette journée ne ressemble à aucune autre car… C’est l’anniversaire de Maëlle : 9 ANS !! Nous sortons de nos sacs quelques surprises. Et c’est avec ses amis du Club-enfant qu’elle souffle ses bougies, nous les rejoignons pour immortaliser !
Et en vidéo >> ici <<
La journée de lundi se passe en mer, une longue traversée pour rejoindre l’archipel des Marquises après notre escale aux Tuamotu. Dans la matinée, Hina, conférencière, nous livre le fruit de ses recherches et de son expérience : « Les Tuamotu, ethno-histoire d’un archipel oublié ». Ce premier exposé sera suivi quelques jours plus tard par « Le regard de Gauguin sur la Polynésie – l’envers du tableau » puis de « Les danses polynésiennes d’avant-hier, d’hier et d’aujourd’hui » et pour notre traversée de retour « La question du genre en Polynésie : de la vahiné au rae-rae, ce qu’en disent les sciences sociales d’aujourd’hui ».
Pendant ce temps, Maëlle retrouve ses amis du Club, encadré par Etiaré, une animatrice douce, prévenante, toujours souriante et dynamique !!
C’est aussi l’occasion de faire connaissance, d’observer la vie des marins, de profiter des transats ou de la piscine, de filer s’initier à la danse tahitienne avec Alma ou se défouler sur de la Zumba chorégraphiée par la tonique Lilio….
En fin de journée, assister à la réunion permet de connaître le programme du lendemain, les options possibles…
Après un jour et demi de mer, se dessinent les Marquises représentées par une vingtaine d’îles, d’îlots, de hauts-fonds, de jeunes îles hautes volcaniques qui n’ont pas de lagon (contrairement aux Tuamotu et aux îles de la Société). Nous sommes à 1500km au nord de Tahiti.
Nuku-Hiva. Ce mardi matin, l’Aranui s’amarre dans la baie de Taiohae, capitale administrative de l’archipel. Le fret transporté est essentiel à la vie des Marquisiens : des produits de première nécessité (sucre, farine….), des containers de frais ou de surgelé, l’approvisionnement des magasins, les pièces détachées et véhicules (scooters, voitures, pirogues…), les commandes des habitants, et alors que Noël approche, une grande frénésie anime les débarquements.
Les 4×4 nous attendent pour parcourir l’île.
Alors que les marins déchargent le navire, avec les 4X4 pilotés par les locaux, nous gagnons la cathédrale de pierre qui abrite les joyaux de la sculpture marquisienne. On y retrouve la passion du Christ revisitée : l’arbre à pain remplace l’olivier et la « Hinano », la bière locale, est un des 7 péchés capitaux !
La croix catholique retravaillée par les Marquisiens.
En plus d’une heure, nous allons traverser l’île jusqu’à rejoindre le site du Tohua Kamuihei à Hatiheu où les moustiques et nonos nous attendent… En chemin, nous aurons profité de très beaux et verdoyants points de vue. Sur ce site archéologique se sont tenues de nombreuses cérémonies sacrées et rites sacrificiels. Des Tikis de pierre posés sur leur plate-forme, les gigantesques banians, arbres remarquables par leurs racines qui venaient recouvrir les crânes enterrés au pied, les maisons des ancêtres reconstruites, les pétroglyphes, tout contribue à faire de cet endroit un lieu de mystère malgré les nombreuses fouilles entreprises.
La danse du cochon, nous remontons dans le temps : >> ici << ; Le Banian est un arbre sacré !
Les pétroglyphes. La maison des ancêtres.
Pour le déjeuner, élaboré par les habitants, nous allons pouvoir assister à l’ouverture du four marquisien.. Cette technique permet de cuire à l’étouffée dans des feuilles de bananier recouvertes de terre une grande quantité de nourriture : banane, mei, chèvre, cochon… Le déjeuner se déroule au son de la musique polynésienne, entre percussion et ukulélé, pendant que nous dégustons le poisson mariné au lait de coco, les beignets de crevette ou de légumes, le fruit de l’arbre à pain, le cochon au goût si particulier car cuit dans la terre…
L’ouverture du four marquisien >> ici <<.
Nous profitons un instant de la baie aux eaux si bleues avant de monter jusqu’au point de vue privilégié sur la baie de Anaho. 40 mn d’ascension heureusement partiellement ombragée car ici, il fait chaud (plus de 30°c) et humide.
Maëlle et Arthur découvrent les feuilles sensitives >> ici <<
L’Aranui reprend la mer et le dîner passé, nous nous réjouissons au son de la musique de l’Aranui Band, formation joyeuse des membres de l’équipage. Alors que les services des uns et des autres se terminent, ils prennent leur instrument et rejoignent le groupe. C’est vivant, et les regarder jouer contribue au spectacle !
L’Aranui Band interprétant l’hymne national CHRONO Flex… Énorme ! >> ici <<
Dans le même temps, les amateurs de pêche rejoignent la plate forme arrière du bateau pour taquiner…
L’archipel des Marquises est aujourd’hui candidat à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Si l’ancienne culture de l’archipel a presque entièrement disparu lors de la période d’acculturation (processus par lequel les Marquisiens ont assimilé une culture différente, étrangère, celle des missionnaires européens au 19ème siècle), il y a aujourd’hui un renouveau culturel (danses traditionnelles, tatouage, enseignement de la langue…). Sites archéologiques, milieu sous-marin, traditions, la culture n’a d’égal que la nature, à préserver…
Nous sommes sous le charme, rien de moins.
Les inclassables :
Trop fort Maëlle… et du bras gauche en plus … Oup’s
Quelques affiches municipales valent le détour !