Ce mardi 25 juin, nous transportons notre tribu jusqu’à la très joliment nommée Nation Arc-en-ciel : l’Afrique du Sud. Les 1 221 000 km2 de ce vaste pays sont bordés à l’ouest par l’océan Atlantique et à l’est par l’océan Indien. La faune et la flore occupent une grande place dans le cœur des Africains qui leur dédient de grands parcs nationaux et de nombreuses réserves animalières où se trouvent des espèces qui nous semblent, à nous Occidentaux, très exotiques : éléphants, lions, léopards, buffles, hippopotames, rhinocéros…
Dans un premier temps, c’est Johannesburg qui nous accueille, Jo’burg pour les intimes, la ville de tous les records et de tous les dangers (l’Afrique du Sud est réputée peu sûre. Toutefois, il est relativement facile d’éviter les problèmes et de se sentir en sécurité en respectant les précautions d’usage), de la plus grande concentration de millionnaires du continent au plus fort taux de criminalité du monde, des plus hauts bâtiments d’Afrique aux plus vastes bidonvilles du pays.
A l’aéroport, Marc, rencontré voici quelques années lors d’échanges professionnels, nous accueille avec cette spontanéité et cette disponibilité qui caractérise si bien les Sud Af’. Nous le reverrons le lendemain pour un dîner au restaurant avec sa famille et un collaborateur, Wayne. Une soirée décontractée durant laquelle quelques révélations sur leur expérience en France nous tordent de rire !
Au matin de ce dernier mercredi de juin, nous avons rendez-vous avec Dany, guide francophone que nous découvrons Mauricien de naissance… Le monde est petit, c’est une certitude.
En roulant vers Soweto (South Western Township) qui reste dans les mémoires comme l’un des endroits clés de la révolte anti-apartheid des années 1970-1980, nous faisons un stop devant le plus grand stade d’Afrique qui a été le principal lieu des matchs du tournoi de la Coupe du Monde 2010 de Football. Le quartier de Soweto est en fait caché derrière la vaste colline artificielle qui le jouxte.
Ces collines de terre sont issues des mines d’or et de diamant qui jonchaient la zone.
«Number 8115 » est le musée qui rappelle que Nelson Mandela habitait ici avant son arrestation, et le Mandela Museum de Johannesburg, la maison dans laquelle Nelson Mandela et ses deux premières femmes (il fut marié trois fois) vécurent de 1946 à 1961 (avant son arrestation).
Dans cette ancienne maison transformée en musée, on peut aujourd’hui contempler de nombreuses photos et objets personnels de Mandela. Au moment même où nous visitons ces sites, l’état de santé de ce grand homme est extrêmement critique. Les télévisions du monde entier sont sur place…
Mandela en famille – Mandela avec l’archevêque anglican Desmond Tutu qui habite la même rue (2 prix Nobel dans la même rue… une 1ère mondiale)
Les TV du monde entier au chevet de Mandéla.
Non loin de là, la maison de « Wini » la seconde femme de Mandela où elle habite toujours.
Quelques rues plus loin, l’Hector Pieterson Museum commémore l’extrême violence de la répression du 16 juin 1976, qui suivit la manifestation des jeunes du township contre l’enseignement en afrikaans et qui marqua le début de nombreuses émeutes.
Les habitants des townships luttent, de fait, contre la pauvreté et vivent souvent dans des baraquements délabrés. Taux de chômage élevé, faible niveau d’éducation… malgré le gouvernement démocratiquement élu qui tente de réparer les ravages d’une politique d’apartheid qui visait à promouvoir les blancs au détriment de la majorité de la population noire. Ce ne fut au début des années 70 que la révolte des noirs commença. La jeunesse noire déclara la guerre à l’apartheid, qui continua encore durant 20 ans. Les élections de 1994 apportèrent la paix dans le pays.
Les townships sont constitués de petites maisons construites par le gouvernement. L’Etat a alors déplacé et regroupé les populations par ethnie.
Non loin des township, existe de nombreux bidonvilles où se regroupent les immigrants souvent illégaux d’Afrique. L’Afrique du Sud attire : elle regroupe 1/4 de la richesse de l’Afrique.
Au Musée de l’Apartheid, les billets d’entrée sont attribués en fonction votre couleur de peau et on entre par les portes d’acier spécifiquement allouées, white d’un côté, black, coloured…de l’autre. Dans une pièce, les nœuds coulants qui pendent du plafond symbolisent ceux ayant été utilisé pour 121 « politiques » pendus par le régime d’apartheid. On y voit également des affiches et des T-shirts de la première élection démocratique. Le musée dépeint la vie durant l’apartheid et la lutte de Nelson Mandela et des centaines de Sud-Africains pour l’égalité.
C’est ici plus qu’ailleurs que l’on a pu voir combien cet homme a œuvré pour son pays, avec pacifisme et humilité même si, aujourd’hui, l’exposition qui lui est dédiée, est un peu trop dense et rébarbative pour être passionnante. Les enfants décrochent complètement !
Le nombre des changements de « catégorie » de couleur (1985)
On termine la boucle avec la visite de la prison dans laquelle Mandela fut emprisonné : Constitution Hill. Outre Nelson Mandela, Gandhi ou Albert Luthuli (autres figures majeures de la lutte contre l’apartheid) y furent emprisonnés.
Juste à coté le Conseil Constitutionnel paré des 11 langues officielles du pays !
Un petit stop dans un restaurant où se déroulait en cachette les réunions politiques de Soweto car les rassemblements étaient interdits.
Durant cette journée commencée fraîchement avec quelques trop rares degrés malgré un soleil radieux, nous serons passés du centre-ville, en partie vidé de ses bureaux car touché par une insécurité galopante, au riche quartier de Sandton doté de vastes zones résidentielles qui alignent les villas cossues et townhouses (complexes d’appartements sécurisés) bien cachés derrière de hauts murs électrifiés. Des adresses prestigieuses, convoitées par les élites blanches comme noires : le gotha du black business habite là.
Murs hauts, clôtures électriques, caméras, sociétés de protection patrouillant en permanence dans la rue, gardes armés la nuit, buzzer sécurité dans toutes les pièces, propriétaires armés… Une maison souvent « classique » quand on est blanc ou avec un bon niveau de revenu.
L’Afrique du sud est une destination de choix pour effectuer un safari, elle regorge d’animaux sauvages laissés dans leur habitat naturel mais aussi protégés dans des parcs. A 140 km au nord de Johannesburg, nous partons à la rencontre des fameux « Big five » (les cinq mammifères craints et respectés par les chasseurs) que sont le buffle, rhinocéros, éléphant, lions et léopard… des animaux symboliques pour le pays qui les fait d’ailleurs apparaître sur ses billets de banque.
Les voir, c’est ce que nous espérons en nous rendant au Pilanesberg Park qui offre un cadre grandiose.
Sur la route nous découvrons un grand barrage surmonté … d’un Arc de Triomphe !
Les commerçants de rues sont omniprésents et nous sommes interpellés à chaque carrefour.
Cinquième par la taille, le parc du Pilanesberg est sans doute l’un des plus beaux d’Afrique du Sud… C’est au moins ce que disent les sites les plus « vendeurs » !! Mais nous ne sommes vraiment pas déçus d’autant que nous logeons dans le cadre somptueux du Bakubung Lodge, à l’entrée sud du parc.
Magnifique vue sur le parc et ses animaux !
A quelques kilomètres, Sun City est une enclave privée de 1500 hectares, née des rêves délirants d’un homme qui a voulu en faire un lieu dédié au sport, aux jeux et au plaisir. Wayne qui nous a généreusement offert de nous conduire, nous fait faire un rapide «tour du propriétaire»… Un Las Vegas en concentré, la nature en plus…
On en profitera pour faire une petite partie !
La réserve de Pilanesberg est célèbre pour l’opération baptisée « Genesis » qui fut, en 1979, la plus grande opération de repeuplement animalière de tous les temps ! Elle prend place dans la caldera parfaitement circulaire de 550 km2 qui fut alors déclarée parc national, clôturée, et dans laquelle 6000 animaux provenant d’autres réserves sud-africaines furent réintroduits, en respectant la densité et la variété naturelle.
Durant nos 2 jours sur place, nous profitons de 2 « Game Drive » (des sorties en truck aménagé avec guide), à la découverte des animaux qui peuplent le bush.
Waouh, waouh, waouh… Mis à part Servane qui s’ennuie ferme, nous nous émerveillons kilomètre après kilomètre, dans l’observation d’une faune généreuse. Nos premiers émois sont pour un duo de rhinocéros qui se laissent longuement observer alors que quelques mètres seulement nous séparent d’eux. Impressionnant. Viendront les girafes, distantes, les zèbres, querelleurs, le léopard, discret, les hippopotames, avachis, les éléphants, grandioses… A chacune de nos sorties, l’espoir et la surprise des rencontres se renouvellent. Topissime !!
Nous sommes déjà dimanche et une nouvelle fois Wayne assure notre transport jusqu’à l’aéroport, direction Cape Town dont on dit que c’une ville de style européen, avec une influence africaine, alors que Johannesburg est une ville africaine avec une influence européenne. Affaire à suivre…
Les inclassables :
Le MétéoFrance local !