C’est dans la capitale de l’Inde, à Delhi, que nous arrivons après un long vol de 10 heures depuis Tokyo, ceci étant le plus long temps passé en l’air depuis le début de notre voyage.
1ère surprise à l’aéroport, les bagages sont stockées sur le toit… sans aucune attache !
Ville de commerce et de gouvernement, Delhi est divisée entre New Delhi, dont la population est relativement aisée, et Old Delhi, bruyante et agitée, où l’on se balade en rickshaw au milieu d’une foule grouillante pour visiter les principaux monuments moghols. Mais ça, nous ne le verrons que dans plusieurs jours…
Première étape pour ce vendredi 03 mai : Mandawa. A 266 km de Dehli c’est la ville la plus importante du Shekhawati : la première qui se soit ouverte au tourisme.
1ers km de route et nous découvrons le pays…
A droite une fabrique de brique >> ici <<
Dans ce grand « sac », le foin récolté.
Fondé au 18ème siècle, le fort médiéval domine la ville. Nous y retrouvons un premier guide francophone, le premier d’une longue série (à chaque visite son guide !) qui nous conduit dans les petites rues poussiéreuses, baignées de soleil, harassées de chaleur (on est systématiquement à plus de 40°C).
Fondée et fortifiée au milieu du 18ème siècle, Mandawa était autrefois une ville habitée par les familles riches commerçants qui y ont construit des havelis (résidences de marchands) massives, ornées de belles peintures murales. Cependant, avec le temps, les marchands ont migré vers d’autres zones, délaissant les havelis, devenues aujourd’hui des attractions touristiques majeures de la ville pour leur architecture originale et le travail des artistes.
Comment mettre son turban de 9 mètres en quelques secondes >> ici <<
Les belles peintures murales qui décorent les havelis ont vu les thèmes changer avec le temps. A l’origine, la mythologie domine les thèmes des fresques, en affichant les légendes locales, animaux, portraits, scènes de chasse et de lutte, etc. Au 19e siècle, la présence britannique influence la culture indienne : les sujets traditionnels ont été échangés pour des voitures, des trains, des ballons, des téléphones, phonographes, les hommes en anglais dans des vêtements de chasse et les portraits des propriétaires Haveli impeccablement habillés…
Un crématorium reconverti en hôtel.
Notre logement à Mandawa se situe dans une de ces anciennes havelis aménagées en hôtel, ce qui offre un logement traditionnel, certes, mais relativement confortable.
A chaque jour son lot de kilomètres sur les routes chaotiques, encombrées et plutôt dangereuses en termes de sécurité routière…
Chaque jour nous croiserons 5 à 6 accidents graves…
Mandawa – Bikaner, 187 Kms et… près de 4 heures à traverser les villages isolés, le désert sans fin.
Nous apercevons nos premières antilopes >> ici <<
Le principal attrait de cette ville poussiéreuse, isolée dans le désert de Thar, réside dans la forteresse de Junagarh. Une balade dans la vieille ville de Bikaner rappelle qu’elle a été l’une des 5 grandes cités du Rajasthan au XVème siècle, fondée par le fils d’un maharadjah de Jodhpur. De nombreux attelages de dromadaires sillonnent toujours les rues de la ville, mais scooters et automobiles leur font une concurrence de plus en plus bruyante… Les havelis témoignent de la présence des riches marchands qui vivaient du commerce des caravanes.
Le puissant château des maharadjahs de Bikaner, se trouve à l’intérieur d’une impressionnante citadelle, le Junagarh Fort. On y visite la salle du couronnement, la salle des audiences aux décors dorés, le petit palais de miroirs et la salle des palanquins… Et des terrasses supérieures du palais, on jouit d’une remarquable vue.
Balançoire du roi, lit du roi, mais aussi de nombreuses pièces d’ornement faites dans le même morceau de grès !
Le palanquin de la reine pour voir sans être vue.
L’hôtel, un palais, dans lequel nous logeons ce soir-là nous transporte, c’est féérique !
C’est une grosse étape qui nous attend pour dimanche. 333 km.… Avec l’impression que ça ne finira jamais, nous prenons la direction de Jaisalmer.
Sur la route nous croiserons le site sur lequel les Indiens testent leurs bombes nucléaires… super !
Avec Jodhpur, Udaipur, Jaipur et Agra qui sont au programme, c’est l’Inde des palais, des maharajas, des temples et des villes colorées : le Rajasthan comme sorti d’un Conte des Mille et une nuits ! L’histoire a laissé de nombreuses traces au Rajasthan, celles des Rajpoutes, des musulmans, des Moghols, des colons britanniques…On remonte le temps. Une Inde traditionnelle, rurale, aux paysages arides et montagneux. Et nous sommes seulement à 100 km de la frontière du Pakistan.
Les poissons chats sont tellement nombreux et énormes qu’ils forment des tas >> ici <<.
L’inde comptera plus de 500 maharadjas.
En plein désert du Thar, le troisième plus grand désert du monde, Jaisalmer offre le spectacle étonnant d’une forteresse de couleur jaune, entourée d’un rempart de 5 km, émergeant d’un désert plat et semi-aride. La «Carcassonne du désert», la cité dorée…
La beauté de Jaisalmer tient largement à son architecture exceptionnelle, d’une grande homogénéité. Grâce sans doute à son mode de vie ancestral, cette petite ville a su conserver toutes les traditions du passé.
Dans la citadelle, on visite le Fort avec le Palais du Rajmahal en compagnie de notre guide. De ses remparts, on profite de vues superbes sur la ville et les environs.
On se flâne un moment dans les ruelles de la ville basse où se concentre l’activité de la cité avec ses nombreux artisans : cordonniers, tailleurs, bijoutiers, quincailliers et pâtissiers.
Jaisalmer témoigne encore de son opulence d’antan par de somptueuses résidences de marchands aux façades de grès ocre-jaune finement ciselées. Les peintures sont détrônées par les sculptures de blocs de grès, ici un balcon réalisé en un seul bloc, là un garde-corps long de plusieurs mètres.
Une curiosité que la Patwon-ki-haveli : cette haveli est la plus vaste, car constituée de cinq bâtiments de six étages accolés les uns aux autres, chacune des parties étant destinée aux fils du commanditaire. Une construction longue de 60 ans !!
Ce soir-là, nous nous rendons en plein désert pour une assister au coucher de soleil. Et pour cela empruntons un mode de transport très local, le dromadaire. On vous laisse apprécier en photos.
Une balade en chameau ? C’est >> ici <<. La mastication du chameau, allers et retours >> ici <<
Durant 2 jours nous logeons dans un très confortable hôtel, aux portes de la ville, doté, qui plus est, d’une vaste piscine. On adore.
Un ancien site, le crématorium, pour assister à un nouveau coucher de soleil.
Seulement la présence de notre ado en maillot déclenche une déferlante d’hormones mâles sur tous les balcons, il y en a même certains cachés derrière les buissons ! D’autres courent pour nous suivre lorsque que nous rejoignons les chambres… Rapatriement d’urgence sous bonne escorte et surveillance rapprochée avec le concours du directeur de l’établissement. On croit rêver ! Certains Indiens sont donc bien de grands pervers !
Mardi 7 mai… on reprend la route… Shakeel, notre chauffeur, avale plus de 400 km , ralentissant aux traversées d’animaux, évitant les écarts des camions et bus surchargés, sachant ménager des pauses…
Seul son anglais teinté d’un fort accent maintient notre audition en alerte !
Nous rallions en début d’après-midi notre hôtel dans la Cité bleue, Jodhpur. Un plat vite avalé et nous rencontrons notre guide, formé à l’Alliance Française de Pondichéry, un puits de connaissance dans un français remarquable.
Jodhpur est la deuxième ville du Rajasthan en termes de population. Edifiée en 1459 par Rao Jodha, un chef Rajput, la ville offrait de nombreux avantages pour ce peuple, notamment au niveau du commerce : opium, café, épices… Sous l’empire Moghol, la cité connue une réelle période de prospérité, d’ouverture culturelle et commerciale. Seulement, en 1707, l’empire Moghol déclina et les Marathas (caste de cultivateurs, de propriétaires terriens et de soldats) s’emparèrent de la ville, ceci entrainant 50 années de guerre et d’instabilité politique. En 1818, Jodhpur fût soumises aux règles et à la politique de l’empire britannique.
Notre découverte de la ville commence avec le Jaswant Thada, un superbe temple situé au bord d’un petit lac. Le monument, dans sa totalité, est construit en feuilles de marbre polies afin qu’elles reflètent une lumière de marbre blanc. C’est un cénotaphe (un tombeau ne contenant pas de corps) datant de 1899, à la mémoire du Maharaja Jaswant Singh II. Dans l’enceinte de ce lieu ont toujours lieu les crémations de la famille royale.
Au loin nous apercevons Umaid Bhawan. Un maharaja le fît construire pour lutter contre la famine et la misère qui régnaient dans les années 30. Il contient aujourd’hui un espace musée, une partie hôtel de luxe et la résidence du Maharaja.
La forteresse de Mehrangarh , culminant à 124 mètres, est impressionnante. L’incontournable de Jodhpur dont il offre une vue imprenable.
Mais pourquoi ce bleu sur les maisons ? Le bleu signifiait que la maison appartenait à un membre de la caste des Brahmanes (hommes de lettre de la caste la plus élevée). Une seconde explication dit que le bleu permet, au même titre que le blanc dans les pays du Sud, de protéger du soleil et de la chaleur. Enfin, cette couleur attirerait les moustiques, les maintenant à l’extérieur des habitations.
Toujours est-il qu’aujourd’hui, cela égaye agréablement la ville, change les perspectives et la rend particulièrement remarquable.
La température oscille entre 40 et 45°c, on a le sentiment de vivre dans un four, aussi nous optons sans hésitation pour une ascension de type « Otis » pour débuter notre visite du Fort Mehrangarh, l’un des plus beaux et des plus imposants de l’Inde. La façade en grès rouge du palais est tout à fait remarquable. A l’intérieur, il y a une multitude de cours, de salles, dont une partie est transformée en musée.
La nuit est tombée et c’est au Sardar Bazar que nous allons trainer…
Bel accueil et l’art de la vente chez ce vendeur d’épices. A droite, le cordonnier… sur le trottoir !
… Mais pas longtemps… Nous ne sommes guère à l’aise, seuls occidentaux, incontournable vecteur de convoitise plus que de curiosité. Et notre chauffeur est tout autant sur ses gardes !
Le marché se situe autour de la Clock Tower (horloge). Barbier, épicier, maroquinerie, vendeur de fruits et légumes, de tissu… ainsi que les vaches et les deux roues, omniprésents, animent la place.
C’est au Mc Donald que nous filons nous restaurer… Pas très local allez-vous dire ?… Détrompez-vous !
Ici point de bœuf ou de bacon, le mythique hamburger n’existe pas. Dans chaque pays , les saveurs sont adaptées, les préférences respectées, mais c’est dans cette région de l’Inde que nous sommes les plus dépaysés.
Voyager en Inde, n’a définitivement rien de reposant. C’est une découverte, pas du farniente ! Mais cela laisse encore suffisamment de temps pour lire aussi voici une citation extraite de Afrika Treck (merci Nathalie, mille mercis !) dont les auteurs citent Theilhard de Chardin dans le Phénomène humain : « On est toujours au centre du paysage qu’on traverse ! On croit le voir ? On ne fait qu’en déplacer le centre, et le paysage ne cesse de changer… »
Les inclassables :
L’eau est la ressource la plus précieuse ici. Nous avons vu des puits allant jusqu’à 150 mètres de profondeur. Ici des jarres à disposition de la population dans la rue. Il faut vraiment s’hydrater tout le temps.
Steph à la pharmacie du coin!
Le paon, l’animal symbole du pays.
Les animaux trouvent souvent leur nourriture dans les poubelles… quand il y en a !
Dans les camions (dont 95% sont de marque Tata) on trouve de tout… un chameau, une vache…
Beaucoup de petits écureuil en ville. Celui ci doit apprendre à nager… au sec !
Le matos TP… pas que du jeune !
Ce signe qui signifie temple aurait servi d’inspiration pour les nazis.
Cette voiture est décorée pour un mariage !!! Après il faut enlever les kilomètres de scotch !!!
Quelques rencontres !
juste magnifique, continuez de nous faire rêver !!!!!
Ce pays semble juste fabuleux…