Shanghai : cet ancien petit port de pêche s’est progressivement transformé en métropole internationale au XXe siècle et c’est aujourd’hui une ville futuriste, un tourbillon économique…
On y construit des tours les unes après les autres, les vieux quartiers sont peu à peu détruits… Reste l’ancienne concession française : îlots de tranquillité aux petites rues bordées de platanes.
Ici tout se mêle, l’ancien et l’hyper-moderne… le costume cravate et le linge sur les arbres… Le luxe et la pauvreté !
C’est depuis notre appartement au 24ème étage que se découvre la ville, loin des klaxons à tout va. C’est aussi ici que nous faisons connaissance de Nicolas, Français marié à une Taïwanaise, 3 filles plurilingues, tous les 5 expat’ dans celle nommée de la « perle de l’Orient ».
Nicolas avec une statue ancêtre des aborigènes de Tawain, une de ses passions.
Incroyable hasard, Nicolas se trouve être le frère d’un guide attaché à l’Aranui, Didier, rencontré lors de notre croisière aux Marquises ! Et première soirée délicieuse dans un restaurant local connu et apprécié de notre quatuor (la femme de Nicolas est une « work-addict », elle travaille sans relâche). Nicolas est aux commandes du menu, l’occasion de bien des surprises pour nous !
La Chine si avancée sur le plan capitaliste, n’en reste pas moins un pays totalitaire. On s’en rend vite compte car ici : pas de Youtube, de réseaux sociaux, de sites d’information étrangers, de blogs… Bref la censure est efficace ! Il y aurait 40 000 personnes à y travailler.
Nous nous retrouvons ce vendredi 12 avril avec Nicolas pour un déjeuner dans un restaurant musulman, typique du Xinjiang (il y a 20 millions de musulmans en Chine), proche de notre résidence avant de partir à la découverte de la ville.
Pour tout vous dire, Nicolas est un homme sincèrement remarquable : il est chinese-addict (ou quelque chose qui y ressemble !) et ceci même s’il a laissé son cœur à Taiwan, le pays de sa femme, de ses filles… Sa connaissance est vaste (autant que la Chine, ce n’est pas peu dire), et fort de ses expériences, il nous fait découvrir une Chine plus humaine que ce que nos ressentis, nos croyances nous laissaient entrevoir. Passionné, passionnant… un ambassadeur pour les Chinois !!
Premiers pas jusqu’aux vestiges de la muraille qui délimitait la vieille ville fortifiée de Shanghai, la préservation du patrimoine architectural et de la culture se fait au compte-goutte…
Dans le temple Taoïste voisin, a lieu une célébration dont, certes, nous ne comprenons pas les enjeux, mais dont les rituels sont captivants autant qu’inconnus pour nous. Nous nous sentons privilégiés de pouvoir assister à cela.
La réalisation de l’oeuvre éphémère >> ici <<
A peine plus loin, ce sont les quartiers populaires et traditionnels qui sont en train de disparaitre, condamnés à laisser place aux buildings.
Nicolas nous y explique le mode de vie simple : un robinet par maison, souvent à l’extérieur parfois au-dessus d’un évier, point de sanitaire mais des latrines publiques où les pots de chambre sont vidés, des tiges de bambous accueillent le linge qui sèche dans la rue, les arbres…
Au-dessus de la surface de vente des boutiques, un demi-niveau tient lieu de chambre où sont roulés des futons.
C’est le printemps… et le grand nettoyage : à gauche des couettes de soie d’une douceur incroyable. A droite on aperçoit les futons roulés dans le demi-niveau.
A quelques centaines de mètres, c’est un vaste quartier dédié au tourisme qui a été construit dans un type d’architecture « traditionnelle », tout y est factice, de la largeur des rues aux tuiles qui semblent avoir subi les outrages du temps … Touristes par milliers et vendeurs en tous genres y font l’animation.
Vient une visite au Temple dédié au Dieu de la ville.
Puis une escapade dans un quartier aux boutiques et mall plus occidentaux où nous découvrons une maison typique de Shanghai et nous rentrons, repos pour tout le monde !
Des marques très connues ici, qui feront bientôt le tour du monde !
Visite d’un petit musée consacré à la maison traditionnelle de Shanghai. Très coquette !
Samedi, sur les conseils de Nicolas, nous visitons le quartier terrrriiiiblemnt fréquenté du Bund : avenue branchée de la rive gauche, le Bund est longé de majestueux établissements coloniaux du XIXe siècle.
En face, sur la rive droite, dans le quartier Pudong, les tours du quartier d’affaires poussent comme des champignons… Photos à l’appui. Avant 1997, l’immeuble le plus haut n’avait que 3 étages !
Shanghai regroupe 23 millions d’habitants dont 20 000 français la plus grande communauté d’Asie.
En soirée, dans une galerie d’artistes, nous retrouvons Pierre, le frère d’Hervé qui nous avait rejoints à Salvador de Bahia en octobre. C’est Pierre, ayant habité 7 ans à Shanghai qui nous a mis en relation avec Nicolas. Anna , Espagnole Shanghaienne, nous fait visiter sa galerie d’art contemporain parle des artistes avec sympathie. Nous profitons de ce moment de rencontre avec l’envie de d’emmener quelques toiles dans nos bagages.
Toute la famille adore très vite les oeuvre de cette artiste chinoise.
Nouvelle soirée avec Nicolas et ses filles, nouveau restaurant, nouvelles dégustations et combien d’échanges, de questions posées, l’occasion d’aller toujours plus loin dans la connaissance de cette Chine aux multiples visages, dont l’histoire a meurtri les âmes, les concessions étrangères en Chine aux XIXe et XXe siècles en sont un incroyable exemple : des traités inégaux pour les Chinois, car souvent signés sous la contrainte.
Pour comprendre la ville il faut évoquer effectivement les « concessions », un terme bien doux pour nommer le tour de force militaire réalisé au XIXème par les occidentaux obligeant la Chine à concéder des territoires qui échappent au droit souverain chinois. Imaginez qu’aujourd’hui les chinois nous imposent militairement de leur donner un arrondissement de Paris pour s’y implanter , c’est ni plus ni moins se qui s’est passé ! Sur cette carte nous apercevons la concession Française en bas, puis en remontant la concession Anglaise, puis celle des Américains. Ils s’y installaient pour commercer, évangéliser et ainsi étendre leur influence. Cette présence en Chine générera une révolte nationaliste « la révolte des Bokers » en 1 900. C’est l’épisode des « 55 jours de Pékin», qui se termina par la victoire des occidentaux. Pour en savoir plus : reportage >>Vidéo 1<<, >>Vidéo 2<<, >>Vidéo 3<<, >>Vidéo 4<<
Demain dimanche, nous attendons la visite d’Olivier, amis nantais, qui fait un saut depuis Hong-Kong. Nous sommes touchés. Nous refaisons avec lui les principaux sites historiques, touristiques ou culturels déjà « testés et approuvés », en plus de quelques boutiques et même d’un petit tour à la piscine de la résidence avant son départ.
Olivier sera valeureux car il a osé tester le durian, (le fruit que nous avions goûté à Singapour) … >> ici << un petit souvenir. Olivier nous donnera aussi un grand coup de main en remportant en France notre surplus de bagage (13 kg !!). On ne passait plus aux enregistrements avec nos incontournables souvenirs, coups de coeur et babioles.
Ce lundi matin, départ en train pour Nankin ou Nanjing, à 300 km de Shanghai soit 1h20 de trajet.
Le très design TGV chinois, la taille des gare est impressionnante et permet d’accueillir les millions de chinois qui transitent.
Elle a été la capitale impériale de la Chine pendant 6 dynasties. Parmi les villes les plus anciennes de Chine, Nankin a une histoire à part.
L’Empereur fondateur de la dynastie Ming, Hongwu, choisit Nankin comme sa capitale (1368). 200 000 ouvriers travaillent alors sous ses ordres pour agrandir le lieu : au bout de 21 ans, le nouveau centre du pays est la plus grande ville du monde, et possède une muraille de 34 km de long. Cette construction est la plus ancienne muraille urbaine du monde existant encore de nos jours et que nous visiterons en partie avec cette porte remarquable large de 120 mètres qui avait la capacité d’accueillir et de cacher plus de 100 hommes dans chacune de ses 27 caves.
La muraille de la ville est impressionnante !
La ville de Nankin est également connue pour les événements qui s’y sont déroulés lors de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945). Le massacre de Nankin, également appelé le « Viol de Nankin » reste l’une des plus grandes sources de discordes entre la Chine et le Japon. Durant plusieurs semaines, les soldats japonais tuèrent entre 100 000 et 300 000 victimes, notamment à la baïonnette ou au sabre, n’épargnant pas les civils, pas plus que les femmes. Un mémorial témoigne de ces massacres, que nous ne pourrons visiter car fermé le lundi. Pour approfondir ce drame un reportage 50 » d’Arte >> ici << (pas pour tous les publics)
Parmi tout ce que Nanjing compte de remarquable, nous choisissons de visiter le mausolée du Docteur Sun Yat-Sen qui mourut à Pékin en 1925, constitué de la tombe du plus grand père fondateur de la Chine moderne. S’étendant sur une surface de 80 000 mètres carrés, et afin de suivre la volonté du docteur Sun Yat-Sen qui désirait être enterré dans la montagne Cloche, le gouvernement nationaliste fit construire un mausolée à cet endroit précis. La construction débuta en 1926 et fut achevée en 1929.
Nanjing fut déclarée capitale sous la dynastie des Ming. Le mausolée de Mingxiao Ling se situe sur le pied Sud de la montagne Cloche. Ce mausolée fut l’une des premières reliques culturelles protégées par l’Etat et est aujourd’hui considérée comme un héritage culturel mondial par l’UNESCO.
Plus de 600 ans se sont désormais écoulés depuis son achèvement. Ainsi, la plupart des éléments du mausolée réalisés à base de bois ont été détruits ou perdus. Toutefois, la structure principale est toujours là et surtout l’atmosphère majestueuse qui y règne demeure intacte.
La grande allée qui y mène tombeau de l’empereur Hongwu est bordée d’étonnantes statues d’animaux.
Notre journée à Nankin nous a permis de voir une « autre Chine », assez éloignée du tourisme occidental, visiter la ville et ses nombreux sites remarquables se « mérite » un peu, se faire comprendre est un vrai challenge !!
Le déjeuner se fait dans un petit restaurant, ici pas de photo sur les menus en chinois… personne ne parle l’anglais, nous mangeons donc à l’aveugle !
Mercredi, après une journée consacrée au travail et à « l’intendance » deux incontournables du voyage, nous sommes reposés pour cette ultime journée et une escapade à Zhujiajiao, à seulement 40 km du cœur de Shanghai ce qui, converti en temps de transport en commun avoisine 2 heures !!
Au cours des siècles passés, grâce à ses nombreux canaux, elle fut une zone importante pour les échanges commerciaux.
Les habitants pouvaient transporter des marchandises et se déplacer sur des petites embarcations et barges. On dénombre près de 36 ponts de pierres dont certains très courts ne mesurent seulement que quelques mètres de largeur dont celui de « Fangsheng » qui repose sur 5 arches, 70 mètres de long pour une hauteur de 5,8 mètres. Construit en 1812, il est connu pour être le plus large pont voûté en pierres de Shanghai.
Ambiance >> ici <<
Nous nous y promenons quelques heures, dépaysement assuré.
Un chant traditionnel chinois capté au coin d’une rue >> ici <<
Cette mamie prépare les plats avec une dextérité étonnante >> ici <<
Et il nous faut déjà rentrer, dans un bus, un peu plus rapide certes (1h15 pour 40 km, on jubile !!), mais plein comme un œuf : en plus des strapontins au milieu, 2 voyageurs se tiennent sur les marches et la contrôleuse reste debout devant… Optimisation.
Notre départ au petit matin ce jeudi 18 avril sonne la fin de notre stop chinois.
Les inclassables :
– Les crachats : on vous épargne une illustration, mais franchement il nous est difficile de nous y faire. Tout le monde (hommes et femmes) se racle la gorge bruyamment, avant de faire profité ses congénères d’un gros crachat sonore… Beurk, beurk, beurk !
– La censure encore : vous apercevez ci-dessous l’affiche d’un cinéma. A droite Django le dernier film de Quentin Tarentino. Et bien la veille de son lancement le film sera interdit par la censure… sans autre commentaire.
– Séance de sport pour les enfants à Nankin :
– A Shanghai il est impossible d’acheter un scooter thermique, seule possibilité les 2 roues électriques !
– Un sac à dos pour « Déborahsien « ?
– Education : nous trouvons régulièrement devant les parcs d’enfants des panneaux pour enseigner les « bonnes pratiques » aux maman.
– Politique de l’enfant unique : il y a plus de garçons que de filles en Chine car ici on préfère les garçons. En conséquence il y a 50 millions d’hommes en plus dans le pays !
Tu écris :
« Imaginez qu’aujourd’hui les chinois nous imposent militairement de leur donner un arrondissement de Paris pour s’y implanter , c’est ni plus ni moins se qui s’est passé ! »
Tu aurais pu écrire :
« Imaginez qu’aujourd’hui les chinois nous imposent pacifiquement de leur donner un arrondissement de Paris pour s’y implanter , c’est ni plus ni moins se qui se passe ! »
http://www.azurever.com/paris/magazine/quartier_chinois.php3
Y sont trop forts !
lol